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13 avril 2017 4 13 /04 /avril /2017 07:41

Désapprendre. Déconditionner sa naissance. Oublier son nom. Etre nu.

Dépouiller ses défroques.Dévêtir sa mémoire.Démodeler ses masques.

Déchirer ses devoirs. Défaire ses certitudes. Désengranger ses doutes.Désemparer son être.

Débaptiser sa source. Dérouter ses chemins. Défeuiller ses désirs.Décharner ses passions.

Désacraliser les prophètes. Démonétiser l'avenir. Déconcerter l'antan. Décourager le temps.

Déjouer la déraison. Déflorer le délire. Défroquer le sacré. Dégriser le vertige.

Défigurer Narcisse. Délivrer Galaad. Découronner Moloch. Détroner Léviathan.

Démystifier le sang. Désencombrez votre âme. Déséchouez vos échecs. Désenchantez le désespoir. Désenchainez l'espoir.

Désamorcez vos peurs. Désarrimez vos coeurs. Désespérez la mort.

Dénaturez l'inné. Désincrustez l'acquis. Désapprenez-vous.

Soyez nu.

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9 janvier 2016 6 09 /01 /janvier /2016 08:12
Epicentre. Catherine Smits

Assise à l'ombre vacillante de moi-même

J'égrenais le malheur dans des jours d'ébène

Tu es venu poser des éternités bleues

Lumières chatoyantes sur le voile de mes yeux

 

Sur l'échiquier brisé dans les ondes du temps

J'étais poupée sans fil sur les nuages au vent

Tu es venu suspendre des guirlandes de vie

Dans un pays sans nom où il ne fait plus nuit

 

Perles de lave coulant sur mon masque de mime

Je cherchais l'épicentre dans mes sables intimes

Tu me libères des chaines de mes saisons usées

Tu m'emmènes aux lisières connues des initiés

 

Dans un obscur silence où grondait le tonnerre

Je coloriais des rêves à l'encre de ma fièvre

Tu es venu tatouer ma peau de pollen d'or

Elixir invisible sur les plaies de mon corps

 

Tes baisers mimosa m'entrainent dans une danse

Je retrouve mon souffle après une longue errance

Tes caresses de velours épousent mes chagrins

Sur l'autel de l'Amour mes doigts enlacent les tiens .

 

Poème inédit.

Tous droits réservés . Ne peut être reproduit sans autorisation de l'auteur .

Epicentre

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29 juillet 2015 3 29 /07 /juillet /2015 07:09
ô dive joie

Tu es venue

Toi la sans sommeil

La nubile

Poser sur l'arc en ciel

Tes breloques dociles

Et sur le ciel soucieux

L'alphabet de l'oubli

 

Ô dive joie

Je t'attendais

Depuis l'aube des temps

Je t'attendais

Sur le perron d'enfance

Sur la ville courroucée

Sur la prime fenêtre

Dur le verbe édifiée

Au plus près de sa source

 

Ô dive joie

Ma constellée

Ma palme

Lorsqu'il m'est apparu

Paré de mille flammes

A la charnière avide

Où se dissout la nuit

Lui

Sur le mascaret

Flamboyant de la vie

J'ai cru mourir et naître

Sous le feu de son âme

 

ô dive joie

Tu es venue

Toi la sans sommeil

La nubile

Poser sur l'arc-en-ciel

Ton alphabet docile

Et sur le ciel soucieux

Tes breloques d'oubli

 

 

Sylvie Mehaut est l'auteur d'"Immanences" ( Prix Heredia 2010 de l'Académie française) et de " Vent de lune" . Editions Atlantico. son blog www.sylviemeheut.com

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28 juillet 2015 2 28 /07 /juillet /2015 07:38

Il faut être toujours ivre. Tout est là: c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut s'enivrer sans trêve.

 Mais de quoi? De vin , de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous.

Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, dans la solitude morne de votre chambre , vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile , à l'oiseau, à l'horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, damandez quelle heure il est et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront"il est l'heure de s'enivrer! Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous sans cesse! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise.

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28 juillet 2015 2 28 /07 /juillet /2015 07:32

                                                               Pour l'ami qui approche et pour l'ami lointain Nous monterons de la vallée

où les insectes s'amenuisent

en pleine nuit     sans parler

pour entendre le vent et nos tempes soumises

 

L'alouette de l'aube 

entre la nuit qui passe et la nuit qui attend 

réinvente le chant que tes silences apaisent 

 

Nous monterons de la vallée 

sur les sentiers perdus dans le schiste et la glaise

et nos pas souverains     à deux pas de l'abîme

soulèveront ensemble des poussières d'étoiles .

 

Poèmes au secret. Editions Le nouvel athanor  

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24 juillet 2015 5 24 /07 /juillet /2015 08:18

Qui n'aime pas l'eau pure a le coeur peu sincère

Qui n'aime pas le pain mal juge de la terre

Qui se calfeutre et n'aime pas le vent

N'aura pas l'aventure et n'aura pas l'espace

Ni les peurs du départ ni son destin devant.

Celui-là passe et ne sait pas qu'il passe.

 

Qui n'aime pas le feu hait la vie ou la craint

Flamme mouillée cet brûlure de joie

Qui forge les grands troncs et cisèle les brins,

Les poissons de métal, les oiseaux plume à plume,

Les fauves, les serpents pour qu'ils mangent et soient,

Et les fusées d'insctes qui s'allument.

 

Qui n'aime pas la nuit n'aime pas la pensée

Abîme à des triangles d'astres suspendu

Où les parfums de l'herbe et les vies tépassées

Tressaillent, et le monde aux dedans défendus.

 

Qui n'aime pas la mer jamais n'aima le rêve.

Stupeur des ports qui balancent leurs mâts

Déchéance éternelle et gloire de la grève,

Perle conçue aux sources des climats.

 

Qui n'aime la pudeur jamais n'aima.

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23 juillet 2015 4 23 /07 /juillet /2015 08:52
Emportez-moi. Henri Michaux

Emportez-moi dans une caravelle

Dans une vieille et douce caravelle,

Dans l'étrave,ou si l'on veut dans l'écume

Et perdez-moi au loin, au loin

 

Dans l'attelage d'un autre âge,

Dans le velours trompeur de la neige 

Dans l'haleine de quelques chiens réunis

Dans la troupe exténuée des feuilles mortes

 

Emportez- moi sans me briser dans les baisers 

Dans les poitrines qui se soulèvent et respirent

Sur les tapis des psaumes et leur sourire

Dans les corridors des os longs et des articulations 

 

Emportez- moi ou plutôt enfouissez- moi.  

 

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22 juillet 2015 3 22 /07 /juillet /2015 07:56

Encore un petit coup de vie

Pour voir si ça n'ira pas mieux

Parfois les orages dévient

Et le quignon nous dit Adieu

 

Si ce n'est pas trop demander

Encore un petit coup de vie

Bien au chaud et les yeux bandés

Pour adoucir les tragédies

 

Les yeux bandés, la bouche ouverte,

En voir de toutes les couleurs

 Des pas mûres comme des vertes

 Mais garder l'espoir du bonheur

 

Cahin-caha, caché, debout

De vie encore un petit coup

Avant de sucer l'autre bout

Des fraises murissant pour vous.

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21 juillet 2015 2 21 /07 /juillet /2015 09:09

Parce que c'est entre les hommes

Parce que c'est une question de fleurs rouges

Entre eux depuis des siècles

Parce que la vie est belle et désirable

Comme un puits dans le ciel

Parce que malgré tout ce cheval

Est fou d'amour pour une étoile

Parce qu'il y a une réponse merveilleuse

A la mort qui se traduit par cette épaule

Tendrement inclinée vers la mer

Parce que nul ne peut chasser

La main qui vole et le moineau

Fabuliste de ma mémoire

Parce qu'il reste du cidre à boire

Dans les auberges de campagne

Parce que tu ne peux t'éloigner

Un seul instant sans que je sache

Que l'équilibre du monde est changé

Parce que le ciel qui se rapproche

Ne m'empêche pas de grandir

Parce qu'il importe d'aimer

Toute chose à ta ressemblance

Je ne m'inquiète pas du jour qui va finir

Ni de ces fleuves dépassés par l'aventure

Non plus de cet enfant vaincu qui s'achemine

A la renverse dans les blés

Je suis certain d'avoir tout fait

Pour être sauf.

 

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21 juillet 2015 2 21 /07 /juillet /2015 08:49

Agé de cent mille ans, j'aurais encore la force

De t'attendre, ô demain pressenti par l'espoir.

Le remps, vieillard souffrant de multiples entorses,

Peut gémir:le matin est neuf, neuf est le soir.

 

Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille ,

Nous veillons, nous gardons la lumière et le feu,

Nous parlons à voix basse et nous tendons l'oreille

A maint bruit vite éteint et perdu comme au jeu.

 

Or, du fond de la nuit, nous témoignons encore

De la splendeur du jour et de tous ses présents.

Si nous ne dormons pas c'est pour guetter l'aurore 

Qui prouvera qu'enfin nous vivons au présent.

 

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Présentation

  • : L'atelier des Poètes - par Jacques Viallebesset
  • : VIVRE POETIQUEMENT, L'AMOUR VRAI, LA JOIE D'ETRE sont les trois facettes d'une seule et même chose qui se nomme: ETRE et ne pas seulement exister. Lorsqu'on vit poétiquement, forcément, ça laisse des traces....
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