Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
28 janvier 2021 4 28 /01 /janvier /2021 08:33
Constellations - Georges-Emmanuel Clancier

Ces deux au coeur de la nuit claire, 

Guetteurs d'ils ne savent quel mot

Que terre et temps ont peut-être oublié

Et qui ferait s'ouvrir le monde

Comme un fruit éclaté dans l'été

Les longs dormeurs noirs à l'horizon 

Les monts en bivouac depuis l'éternité

Le niagara muet du ciel et des étoiles, 

La source au loin de cette aurore inverse 

Et là le prélude que font à la fraîche 

Les chaudes odeurs des silex et des herbes .

Ce ne sera pas encore pour cette nuit 

Le nom, le secret, la clef, 

Mais qu'elles furent proches de s'entrouvrir 

Les sombres lèvres de l'espace. 

Partager cet article
Repost0
28 janvier 2021 4 28 /01 /janvier /2021 08:22
J'arrive où je suis étranger.Aragon

J'arrive où je suis étranger

Un jour tu passes la frontière

D'où viens-tu mais où vas-tu donc

Demain qu'importe et qu'importe hier

Le coeur change avec le chardon

Tout est sans rime ni pardon

Passe ton doigt là sur la tempe

Touche l'enfance de tes yeux

Mieux vaut laisser basses les lampes

La nuit plus longtemps nous va mieux

C'est le grand jour qui se fait vieux

Les arbres sont beaux en automne

Mais l'enfant qu'est-il devenu

Je me regarde et je m'étonne

De ce voyageur inconnu

De son visage de ses pieds nus

Peu à peu tu te fais silence

Mais pas assez vite pourtant

Pour ne sentir ta dissemblance

Et sur le toi-même d'antan

Tomber la poussière du temps

C'est long vieillir au bout du compte

Le sable en fuit entre nos doigts

C'est comme une eau froide qui monte

C'est une honte qui croit

Un cuir à crier qu'on corroie

C'est long d'être un homme une chose

C'est long de renoncer à tout

Et sens-tu les métamorphoses

Qui se font au-dedans de nous

Lentement plier les genoux

ô mer amère ô mer profonde

Quelle est l'heure de tes marées

Combien faut-il d'années-secondes

A l'homme pour l'homme abjurer

Pourquoi pourquoi ces simagrées

Rien n'est précaire comme vivre

Rien comme être n'est passager

C'est un peu fondre comme le givre

J'arrive où je suis étranger

 

Louis Aragon

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
24 janvier 2021 7 24 /01 /janvier /2021 09:19
Sur un fil . Jacques Viallebesset

J'ai largué toutes les amarres 

Un seul fil de sang me relie

A la vie et à toi lointaine 

Vers qui titubant j'avance 

 

Je ne sais danser solitaire 

Sans toi qui es mon balancier 

Comment engendrer des étoiles 

Dans la nuit  déserte d'aimer 

 

Sous moi la terre va s'engloutir 

Île éphémère où un homme 

Aura cherché le seul chemin 

Qui va d'un coeur à un autre 

 

Ce fil qui noue deux étoiles 

Ruisselantes d'amour  à jamais . 

 

Poème inédit 

Tous droits réservés. 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
23 janvier 2021 6 23 /01 /janvier /2021 15:33
Le berger des mots. Jacques Viallebesset

 

Je crois à la religion de l'Amour

Sans autel ni pierre de sacrifice

Où offrir les coeurs à la cruauté 

D'eux qui n'ont d'humain que le nom

 

Je ne suis qu'un berger de mots drus 

Qui disent l'amour le bonheur et la joie

Un frère vivant de notre boule de glaise   

Où se mêlent  bêtes arbres eaux et vents  

 

A la violence aveugle de la société  

J'oppose le rythme des saisons du coeur

Aux forces animales et destructrices

Je dis l'amour de toutes  générations  

 

Je vous tends la fleur de mes mots

Qui exhalent le parfum de ce qui est

Et demeure à jamais insaisissable 

Pour que vous en savouriez la sève  

 

Je chante pour vous la vie universelle

De la braise des coeurs aux étoiles  

Le monde vous et le cosmos tenez 

Par la seule magie du verbe espérer 

 

Je vous écris de loin d'avant que naître

Des mots chiffrés du souvenir des choses 

Qui parlent aux êtres du monde entier

Et font de moi un contemporain sans âge 

 

Mes mots ne sont pas que des mots  

Un tendre bélier invisible les rameute

Pour que je les mène au foyer des coeurs

Même si j'ai bien peu de vocabulaire  

 

Il faut aimer envers et contre tout 

Aimer aimer toujours et encore 

Car la vie est brêve nichée au coeur

La mort déjà nous tend ses bras.

 

Poème extrait de Le pollen des jours  Editions Le Nouvel athanor, ISBN 9 782356 230492 

Disponible sur Amazon.fr , Fnac.com , les bonnes librairies et l'éditeur. 50 rue du disque 75013 Paris ( 15 E + frais de port) et sur sa boutique en ligne www.lenouvelathanor

 

     

Partager cet article
Repost0
23 janvier 2021 6 23 /01 /janvier /2021 15:30
Une fenêtre ouverte . Paul Eluard

La nuit n'est jamais complète 

Il y a toujours puisque je le dis 

Puisque je l'affirme 

Au bout du chagrin une fenêtre ouverte 

Une fenêtre éclairée

Il y a toujours un rêve qui veille 

Désir à combler faim à satisfaire 

Un coeur généreux 

Une main tendue une main ouverte 

Des yeux attentifs 

Une vie la vie à se partager . 

Partager cet article
Repost0
30 décembre 2020 3 30 /12 /décembre /2020 08:22
Les Nobles Voyageurs. Jacques Viallebesset

En hommage à OV. L de Milosz

 

Chevaliers errants qui rêvent leurs vies et vivent leurs rêves

Vagabonds solitaires de l'âme chemineaux anonymes de l'esprit

Ils traversent le temps et l'espace sans repos ni trève

Pour venir allumer des soleils noirs au coeur de la nuit

 

Ayant l'âge du sable de la mer et du vent du désert

Empruntant les vêtements du siècle où nous sommes

Le pain des forts et le sel leur sont offerts 

Dans des haltes secrètes où s'aiment les hommes 

 

Alchimistes du Verbe et forgerons de l'âme

Ce sont des maîtres sans temple qui ont rendez-vous

Une lanterne sourde à la main protégeant la petite flamme 

Dans la clairière de l'ëtre où règne l'amour fou 

 

Ils pérégrinent de siècle obscur en siècle obscur

Portant sur leur épaule droite un noir corbeau 

Eclairant le chemin des consciences pures

Pour que le monde et les jours soient enfin beaux

 

L'oeil est le soleil du coeur comme le coeur celui de l'esprit.

Venant ici et maintenant dans le monde sans lui appartenir

Réincarner dans le creuset des coeurs la parole qui vit

En eux s'élève le souffle d'une vie plus forte que la mort à venir .

 

Poème extrait de " Le pollen des jours"    Editions Le Nouvel Athanor. Mars 2014.

Disponible sur Amazon.fr, Fnac.com, les bonnes librairies et l'éditeur 50 rue du disque 75013 Paris , contre un chèque de 17 E . 15 E +  frais de port et sur la boutique en ligne de l'éditeur www.lenouvelathanor.com

  

Partager cet article
Repost0
30 décembre 2020 3 30 /12 /décembre /2020 08:21
Le cheval sans tête. Jacques Viallebesset

Dans les alvéoles de ma mémoire

L'enfant que j'étais caracole encore

Enfourchant un cheval sans tête

Le bout du monde était au coin de la rue

Mon chien et moi buvions le vent

 

Je suis sorti debout des pages d'un livre

Pour que mon cerf-volant s'accoude

Au-delà des nuages plus haut sur le vent

Je n'ai vu de cette vie qu'un obscur royaume

 

Les étoiles que je cherchais ont filé

Rien jamais ne s'oppose à la nuit brune

J'ai attendu le temps pour s'étreindre

Solitaire fraternel au coeur d'une forêt

Et en vain les aubes écarlates poindre

 

A l'instant de quitter la terre des songes

Pour rejoindre la source du mystère

Le cheval sans tête encore sera mon destrier

Surgissant écumant d'un livre de sable

Pour m'emporter sur la plage du néant.

 

Poème extrait de Le pollen des jours.

éditions Le nouvel athanor

Disponible sur le site de l'éditeur www.lenouvelathanor.com, amazon.fr, Fnac.com 

Partager cet article
Repost0
14 décembre 2020 1 14 /12 /décembre /2020 12:44
Sous l'étoile de Giono. Lecture par C. Colomb

 

 Comment ne pas être  d’emblée follement  touché par cette fraternelle adresse –au lecteur ? dans le bienveillant poème initial « Avec toi » :

            « Je suis avec toi partout où tu es esseulé »

 Cette bonne impression est confirmée par la singularité de la démarche de JV qui livre  un fascinant cheminement romanesque et poétique à travers l’œuvre de jean Giono.

La richesse du lien étroit qui unit l’Homme et le Monde chez Giono  renaît sous la plume  exacte de JV dans  une série de  30 poèmes à la fois secrets et puissamment humains, dans une composition pas banale. Ecrits  sous forme de quatrains  ou tercets, pour les récits,  au rythme d’alexandrins - parfois plus amples, souvent  riches en images, les poèmes « racontent »  des romans de Giono (15 en tout, que de patientes  et fines lectures cela est-il le fruit !), et sont suivis de commentaires « Dans la marge », convoquant tour à tour les 5 sens, les 4 éléments, pour dire l’âpreté  de vivre mais aussi « la belle harmonie du monde », où l’humain se fait tour à tour  végétal, minéral ou animal, où le quotidien côtoie les forces cosmiques.  Ainsi sous l’ardeur de cette Etoile de Giono  nous approchons-nous, à mon sens,  de Rêveries bachelardiennes aussi bien que  de  Correspondances baudelairiennes, dans une langue lumineuse  et une forme singulières.

 Et, par l’entremise d’aphorismes émaillés çà et là au fil des poèmes, JV montre une conscience aigüe du malheur du monde en même temps que de formidables élans d’empathie et d’amour. Alors  oui, le poète a atteint son but de « toucher le cœur du monde »  comme l’a dit Peter Handke, et l’on se sent moins seul.

 

Sous l’étoile de Giono est un inépuisable trésor de pensée et de beauté- le regard  se pose aussi sur les remarquables dessins de Diane de Bournazel,  on y revient  vagabonder  avec langueur, reconsidérer ces figures récurrentes que sont le berger, le passeur, la femme aimée, la musique, l’or des étoiles et tout un monde qui s’offre à  l’imaginaire créé par JV.

 

Sous l'étoile de giono

Editions Alain Gorius-Al Manar 

En vente en librairie et sur amazon.fr, fnac.com et le site de l'éditeur 

www.editmanar.com 

Partager cet article
Repost0
14 décembre 2020 1 14 /12 /décembre /2020 12:42
Une étoile d'hiver . Emmanuelle Soni-Dessaigne

Vivons 

Puisque nos rêves sont de sable 

Nos coeurs de cendre 

Nos bouches de feu 

Nos yeux d'étoiles 

 

Il y a encore 

Des cieux

Dans les yeux des des enfants 

Mon coeur qui s'ouvre à ton prénom

De feu

Pour nourrir la bataille 

Nos mains 

Qui aiment à se rejoindre 

 

S'il n'y plus de forêts

Il y a encore des arbres 

( J'ai senti un brasier

Dans nos coeurs indomptables) 

 

Poème inédit

Tous droits réservés . 

 

Partager cet article
Repost0
1 décembre 2020 2 01 /12 /décembre /2020 08:49
La cinquième saison - René-Guy Cadou

S'il faut nommer le ciel je commence par toi 

Je reconnais tes mains à la forme du toit 

 

L'été je dors dans la grange de tes épaules 

Les hirondelles de ta poitrine me frôlent 

 

Dressées contre ma joue les tiges de ton sang 

Le rideau de ta chevelure qui descend 

 

Je te cache pour moi dans la ruche des flammes

Reine du feu parmi les frelons noirs des âmes 

 

Par l'automne épargné tes yeux sont toujours verts 

Les fleuves continuent de passer au travers

 

Ton souffle achève au loin le clapotis des plaines 

On ne sait plus si c'est le soir ou ton haleine 

 

En hiver tu secous la neige de ton front 

Tu es la tache lumineuse du plafond 

 

Et je ferme au-delà des mers le paysage 

Avec les hautes falaises de ton visage 

 

L'étrave du printemps glisse entre tes genoux 

Lentement le soleil s'est approché de nous. 

 

Tu traverses la nuit plus douce que la lampe

Tes doigts frêles battant les vitres de ma tempe

 

Je partage avec toi la cinquième saison 

La fleur la branche et l'aile au bord de la maison 

 

Les grands espaces bleus qui cernent ma jeunesse

Sur le mur le dernier reflet d'une caresse. 

 

 

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : L'atelier des Poètes - par Jacques Viallebesset
  • : VIVRE POETIQUEMENT, L'AMOUR VRAI, LA JOIE D'ETRE sont les trois facettes d'une seule et même chose qui se nomme: ETRE et ne pas seulement exister. Lorsqu'on vit poétiquement, forcément, ça laisse des traces....
  • Contact

L'atelier des Poètes

logo-atelier-poetes-color-web-4

Recherche

Le Recueil Édité :